Le thème de la mixité n'est pas abordé ici comme un état mais comme un projet, comme une démarche, comme une dynamique. Ce que rendent très bien les légendes.

Les photos proposées ne sont pas, au premier abord, d'une grande originalité. Pourtant, en y regardant de plus près, elles appuient significativement le récit qui nous est proposé. Ce sont des images créatives qui mélangent le reportage et le montage, les images prises "sur le vif", dans le mouvement, et celles qui sont posées. L'ensemble forme un tout cohérent, une argumentation capable de convaincre.

• Madame Athanase, la documentaliste du collège Léonard de Vinci, nous a parlé de ce concours et ça nous a intéressé car l’un de nous veut devenir JRI : journaliste Reporter d’Images.
  
  
• Pour commencer, nous avons mené une enquête pour savoir exactement ce qu’était la mixité : nous avons cherché dans le dictionnaire, interrogé les personnes que nous connaissions et nous avons trouvé différentes sortes de mixité :
  • La mixité filles/garçons, hommes/femmes, dans les métiers, en politique…
  • La mixité de culture : pays d’origine différents, langues différentes, …
  • La mixité sociale, du logement…
  • La mixité des ages, des générations…
    
    Vaste sujet : quel angle choisir ?
    
    
• On nous demandait du photojournalisme : il fallait donc trouver un lieu où se vit la mixité. On a tout de suite pensé à notre collège qui, étant situé en ZEP dans la banlieue parisienne, au cœur de la « butte rouge », est un lieu de rassemblement de beaucoup de ces mixités : mixité filles/garçons, 32 nationalités, des familles de classes sociales différentes, un grand mélange de modes de vie, de la mixité aussi du côté des adultes qui travaillent au collège… . On avait la « matière » sous la main : plus qu’à l’exploiter ! Notre ouverture était toute trouvée :la porte du collège .
   
  
• Le 25 mars, notre classe participait au tournoi flag rugby où s’affrontaient plusieurs collèges du 92. Cela nous a donné une bonne occasion de prendre des photos très intéressantes pour notre sujet : en effet, ce tournoi a soudé notre classe…qui en avait bien besoin . Pas de « petits groupe » ce jour-là, ambiance moins tendue, des élèves qui ne se parlaient pas se sont mis à se parler… ça nous a même brisé le cœur de devoir éliminer de notre sélection des photos comme celles-ci : (NDLR : photo non publiable)
  
   
• On a même eu à cette occasion une idée qu’on trouvait géniale : résumer les différents « mélanges » de notre classe en une photo de groupe sympa. On était d’autant plus contents qu’il n’y a jamais de photographe qui passe dans notre collège faire des photos de classe : celle-ci nous permettrait de garder tous un souvenir de la 5ème2.
   
• Mais c’est là que les difficultés nous attendaient : le problème des autorisations. On a eu beau distribuer à tous les formulaires, expliquer, réclamer, répéter, insister…très peu de personnes nous rendaient les autorisations. Plus grave : pour certains, c’était même impossible (un de leur parent vit loin, ils sont fâchés avec eux, …) On a failli se décourager et tout laisser tomber : comment prendre des photos sur le vif si on doit se demander avant… est-ce que je pourrai l’utiliser pour le concours !
   
• Finalement, ce qu’on découvrait là, c’était une autre forme de mixité : on n’a pas tous la même vie en dehors du collège. Et ça rend parfois difficile la vie ensemble. Et ça, il faut le dire aussi, dans un reportage sur la mixité : le mélange, il est là, qu’on le veuille ou non. La mixité telle qu’on la vit, elle a des bons et des mauvais côtés, alors on doit illustrer les deux aspects. Raison de plus pour s’accrocher : Il nous fallait des solutions à ce problème d’autorisation. On en a trouvé plusieurs :
  
  
  • D’abord, on a trouvé une solution pour notre photo de groupe : (NDLR photo non publiable. Ils remplacent les visages par des "smileys"). (Mais ça ne reflétait pas la réalité de ce jour-là. Au moment du choix final, on a donc décidé de ne pas la sélectionner.)
     
  • Puis on a décidé d’apprendre à brouiller les visages grâce à photo-filtre que nous avons téléchargé depuis le site, mais en continuant à insister sur l’importance des autorisations. Fini le stress de l’autorisation de publication : on pouvait photographier sereinement, faire des photos de ce qu’on vit, dans des circonstances variées, sans leur chercher de « sens » et réfléchir ensuite à ce que ces photos nous révèlent de la mixité dans notre collège.
     
    
• Une autre source de photos fut notre Itinéraire De Découverte Maroc : Mr E., professeur de Physique, et marocain, nous donne des cours d’arabe. Nous découvrons l’histoire du Maroc et sa géographie avec Mme C. Pendant que Mr A., professeur d’anglais… prépare notre voyage à Essaouira, à la rencontre d’une culture, d’un pays et…de ses collégiens ! En attendant, ils nous ont emmené visiter la mosquée de Paris et l’Institut du monde arabe. Finalement, c’est peut-être parce que, entre eux, ils vivent une « mixité réussie » qu’ils ont envie de nous transmettre ça.
   
• Au début, nous prenions des photos de tout et n’importe quoi, puis nous gardions celles qui nous faisaient penser à la mixité, côté positif ou côté négatif. Mais il nous manquait des photos essentielles : celles du quotidien, l’entrée au collège, la cour… c’était plus délicat ! Certains élèves n’étaient pas d’accord pour se faire prendre en photo même si on ne les reconnaissait pas dessus. On peut dire qu’on a parfois eu peur. Comme on n’était pas à l’aise, la qualité des photos s’en ressentait : on a dû recommencer plusieurs fois.
   
  
• Pour finir, il a fallu choisir les photos pour faire un scénario : chaque photo avait sa petite histoire, ça faisait mal au cœur de les éliminer ! et pour les légendes, nous avons eu droit à la participation de toute la classe : c’était un beau cadeau !
   
• Un autre nous attend : demain matin, vendredi 7 avril 2006, jour limite pour envoyer notre participation au concours, nous devrions avoir toutes les autorisations de publication nécessaires à notre sélection … touchons du bois !
   
• Il reste à comprendre comment faire pour envoyer tout ça dans le porte document… on a toute la nuit devant nous !

Corentin Cholley
Nicolas Corbin
Damien Da Silva
Adrien Deverre