Un exemple de séquence

Aborder la désinformation par l’art 

Exploiter l’exposition «  Fake news  : art, fiction, mensonge  »

Et si l’on cherchait à croiser Éducation aux Médias et à l’Information (EMI) et Éducation Artistique et Culturelle (EAC)  ? C’est ce que permet l’exposition «  Fake news  : art, fiction, mensonge  », dont nous proposons ici quelques exploitations pédagogiques possibles.

lundi 14 novembre 2022, par Maryse Broustail

Une exposition disponible en version numérique et itinérante

Le site du CLEMI rappelle que l’exposition « Fake news : art, fiction, mensonge » est un dispositif complet qui comprend un dossier pluridisciplinaire d’accompagnement, une déclinaison numérique, une déclinaison itinérante et un webinaire de formation.
L’exposition originale a été présentée du 27 mai 2021 au 30 janvier 2022 à l’Espace Fondation EDF à Paris. Elle fait le pari que les artistes peuvent nous aider à regarder le monde différemment. Chaque artiste invité nous parle, à sa manière, du rôle des médias, d’internet, des réseaux sociaux, du flux d’informations et d’images toujours plus intense.

La  version numérique de l’exposition à destination des établissements scolaires propose 10 panneaux sous forme d’affiches au format A3 téléchargeables et imprimables.

La  version itinérante de l’exposition, destinée en priorité aux CDI, avec un mode d’emploi pour le montage, conserve l’esprit de l’exposition d’origine tout en s’adaptant au nouveau contexte de présentation et au nouvel usage. Elle se compose d’un kit de 9 panneaux au format A1 emboitables.

C’est la version itinérante, empruntée à l’atelier Canopé par le lycée Saint-Exupéry de Mantes-la-Jolie en octobre 2022, dont il est question dans cet article.

Avant de recevoir l’exposition

1. Préparer les élèves

Il est important de préparer les élèves avant que celle-ci ne soit installée dans l’établissement, notamment parce que la durée de prêt n’excède pas 3 semaines et que le temps d’exploitation est donc court.

K. Lau, "Trapped"

Une activité brise-glace autour du photolangage peut être proposée aux élèves. Elle consiste à imprimer certaines des œuvres de l’exposition (de préférence en couleur), en autant d’exemplaires que d’élèves. En début de séance les élèves choisissent une œuvre, puis ont une dizaine de minutes d’activité individuelle en autonomie pour  :
- Identifier l’image : auteur, titre, date, éventuellement source
- Décrire l’image de manière la plus détaillée possible
- Essayer d’interpréter l’image



Après un échange oral en classe, on peut demander aux élèves de produire un écrit avec les mêmes consignes, sur l’œuvre choisie en classe ou sur une autre œuvre.
Afin de faire acquérir aux élèves des connaissances de manière ludique, il est possible d’exploiter un quiz en ligne avec un mode compétition, qui peut s’envisager comme une évaluation diagnostique. Une série de 10 questions suivies de diapositives apportant des éléments de réponse complémentaires permettent  :

  • De comprendre la notion de «  fake news  », la différence entre mésinformation et désinformation
  • De saisir les différents enjeux de la diffusion des «  fake news  »
  • De comprendre le rôle des réseaux sociaux et des grandes plateformes numériques dans la diffusion de fausses informations
  • De réfléchir au rôle des artistes comme lanceurs d’alerte sur ce sujet
  • D’acquérir des réflexes à avoir face à une information dont on doute

Afin que les élèves gardent une trace écrite de ce travail, un document à compléter peut être proposé.

2. Communiquer et fournir des ressources aux collègues

Afin que l’information soit largement connue, il est important de communiquer auprès des enseignants et autres acteurs de l’établissement sur les dates et lieux où l’exposition sera visible plusieurs semaines avant son installation. Cela permettra d’avoir assez de temps pour fournir aux professeurs et acteurs éducatifs qui pourraient être impliqués dans l’exploitation de l’exposition des ressources pour exploiter cette dernière.
Le rôle du professeur documentaliste, qui dispose d’une expertise en sciences de l’information, est incontournable pour exploiter cette exposition.

On pourra rappeler que l’EMI est dans tous les programmes, quelle que soit la discipline et le niveau d’enseignement, comme le rappelle le CLEMI dans cet article. C’est encore plus vrai pour traiter la question de la désinformation, qui permet de travailler l’esprit critique, l’analyse iconographique et des activités d’expression orale, écrite et même artistique. Par exemple au lycée St-Exupéry de Mantes-la-Jolie, des professeurs d’histoire-géographie/EMC/HGGSP, de lettres/HLP, de langues, de sciences de gestion et numérique, de philosophie et des CPE ont exploité l’exposition avec des élèves.

Il sera utile de partager les ressources fournies par le CLEMI pour exploiter l’exposition, et si possible de proposer un temps collectif d’échange et de formation entre collègues.

Pour faire comprendre que l’exposition itinérante est une version raccourcie de l’exposition physique, on pourra montrer des reportages vidéo et écrits réalisés par des élèves de 2nde média du lycée St-Exupéry ayant eu la chance de visiter l’exposition à la fondation EDF en octobre 2021  :


Exemple de planning de visite

Enfin, on pourra demander aux collègues de s’inscrire sur un planning de visite exemple à droite), afin d’organiser les visites médiatisées par un adulte pendant les semaines où l’exposition sera installée. Une fois complété, ce planning pourra être communiqué à l’ensemble des élèves et des adultes du lycée, et affiché dans des endroits stratégiques (lieu d’exposition, salle des professeurs, bureau de la vie scolaire).

Installer l’exposition  : choisir le lieu

La  version itinérante de l’exposition, destinée en priorité aux CDI, avec un mode d’emploi pour le montage, conserve l’esprit de l’exposition d’origine tout en s’adaptant au nouveau contexte de présentation et au nouvel usage. Elle se compose d’un kit de 9 panneaux au format A1 emboitables.

Nous vous conseillons de l’exposer en hauteur, afin que les panneaux soient lisibles à hauteur des yeux. Elle occupe ainsi 4 tables de 2 places. Prévoyez également d’avoir suffisamment de place tout autour de l’exposition pour que les élèves puissent tourner autour sans être trop serrés. L’exposition itinérante étant assez petite, nous vous conseillons de ne pas dépasser 25 élèves pour la visiter (ou de séparer un groupe plus important en 2).

Photo par M. Broustail

L’avantage de cette exposition de petite taille est qu’elle peut être installée dans un CDI ou une salle. Au lycée Saint-Exupéry de Mantes-la-Jolie, le choix a été fait de l’installer dans un espace abrité mais ouvert aux élèves, pour permettre un accès libre (sous surveillance régulière d’adultes). En plus des objectifs pédagogiques, cela permet également un objectif citoyen, offrant aux élèves la possibilité de profiter de cette exposition et de ces informations sans y être invités par un adulte.

Installer l'exposition dans un lieu libre d'accès permet aux élèves de pouvoir en profiter par eux-mêmes, hors des temps de visite et d'exploitation programmés.
Photo par M.-L. Momey

Avant les visites de classe, il faut proposer aux adultes qui vont l’exploiter de venir découvrir l’exposition installée, afin de réfléchir aux conditions pratiques de la visite, ainsi qu’aux panneaux et œuvres plus adaptés à leurs objectifs disciplinaires.


Exploiter l’exposition avec les élèves

L’exploitation de l’exposition peut prendre plusieurs formes  :

Des activités d’observation

Les élèves répondent à un questionnaire à partir des panneaux de l'exposition.
Photo par M.-L. Momey
  • Répondre à un questionnaire dont les réponses se trouvent sur les panneaux. Sur la photographie, des élèves de terminale répondent à un questionnaire en espagnol sur les «  falsas noticias  ».
  • Prendre des notes lors d’une visite animée par un professeur, à ré-exploiter ensuite en classe
  • Décrire les œuvres pour débattre des thèmes abordés, en s’appuyant également sur les informations fournies par les panneaux



Transformer les élèves en guides

Des élèves de 1e STMG présentent l’exposition à 2 adultes invitées, la journaliste Nadjet Ghemzi de l’association FAKE OFF, et Séverine Poncet-Ollivier, coordinatrice du CLEMI Versailles.
Photo par M. Broustail

Une idée plus originale peut consister à proposer aux élèves de devenir les guides de l’exposition, et d’animer une visite médiatisée. L’objectif est à la fois de vérifier les connaissances acquises par les élèves sur les fake news, mais également de leur faire travailler l’expression orale.

C’est ce qu’ont fait plusieurs classes du lycée Saint-Exupéry (2nde, 1e STMG et BTS CG). Les élèves avaient au préalable été préparés par leurs professeurs, notamment en assistant à une visite médiatisée par un adulte pour leur donner un exemple de modèle.
À l’aide d’un plan de visite indiquant un ordre de visite possible pour les panneaux, les questions à poser au public et les informations principales à transmettre, les élèves choisissent le panneau ou l’œuvre qu’ils/elles présenteront.




Après avoir désinstallé l’exposition 

Afin de vérifier les connaissances et compétences acquises par les élèves grâce à l’exposition itinérante, il peut être utile de leur proposer une évaluation sommative.
Voici un modèle proposé à des élèves de 1e STMG en EMC, sous forme de questionnaire en ligne sur le site de la Quizinière (vous pouvez dupliquer et transformer ce modèle disponible dans le catalogue public).

Cette exposition peut être envisagée comme un aboutissement d’un travail d’Éducation aux médias et à l’information, ou comme une amorce pour celui-ci. Dans les deux cas, une activité de production médiatique, à réaliser sur un moyen ou long terme, pourra être proposée aux élèves.
Certaines associations de journalistes proposent d’intervenir en classe dans cet objectif, notamment  l’association FAKE OFF, sollicitée par le lycée Saint-Exupéry à Mantes-la-Jolie.



Rapprochez-vous de vos ateliers Canopé départementaux pour savoir si l’exposition itinérante "Fake news : art, fiction, mensonge" est disponible et empruntable.

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